Bertrand Cantat, le sort de l’homme blanc tardif

La Rédaction
Démocratie Participative
16 avril 2025

 

Cantat a cru qu’il était autre chose qu’un saltimbanque et des millions de ses fans l’ont cru avec lui.

Pour prix de son hubris, Cantat subit le châtiment de Prométhée, à la différence que ce ne sont pas des aigles qui dévorent son foie chaque jour, mais des femmes blanches sur ordre des juifs.

Cantat ne représente rien pour une personne de 25 ans. Ce soixantenaire n’est plus qu’un spectre depuis des décennies.

En 2002, les choses étaient différentes. Il était devenu l’éminence noire de la religion dominante, disposant du pouvoir d’ensorceler les masses, et surtout les femmes blanches.

Son pouvoir résidait dans son potentiel d’identification.

Cantat incarnait la contradiction qu’éprouvent la plupart des individus de la démocratie de marché occidentale : être parfaitement insérés dans la société de consommation, en être un rouage docile, tout en déclarant s’y opposer par des postures anti-système, antifascistes, le fascisme agissant comme un diable de substitution dans les sociétés sécularisées de notre époque.

Comme cette fois où Cantat, grassement rémunéré par la multinationale Vivendi Universal, donnait le change en crachant sur les pompes de son patron devant un parterre de camés du showbiz.

Tout y est.

Tous les normies écoutaient Noir Désir.

Pire, appréciaient Noir Désir.

Il était virtuellement impossible de se retrouver dans une soirée sans avoir un ou plusieurs fans de ce groupe et surtout de ce qu’il charriait de remugles démocratiques. Il fallait subir des gens qui avaient absorbé leur prêt-à-penser gauchiste que l’on retrouvait déjà partout ailleurs.

C’était le groupe conformiste par excellence, et, paradoxalement, tous ceux qui l’appréciaient avaient le sentiment de s’opposer à un consensus dominant, celui d’un ordre crypto-fascisant dont Jean-Marie Le Pen était la face obscure.

Ce n’était pas seulement une tendance, mais une manifestation réelle, de masse, qui se traduisait par des festivals de musique, d’inévitables titres en bruit de fond dans les bars, en soirée, partout.

En 2002, Cantat était arrivé au zénith de sa fonction : records de ventes et grand rassemblement antifasciste à Lyon pour un concert contre Le Pen entre les deux tours de l’élection présidentielle. Cantat était la voix du système, incontournable.

Interrogé par la juive Pascale Clarke, Cantat récitait les slogans avec ferveur.

Il était du bon côté du manche.

Un système ne repose pas que sur les médias ou le pouvoir politique pour tenir, il a besoin d’artistes qui sont capables de toucher intimement les individus. C’est la fonction de la classe sacerdotale des sociétés indo-européennes. Si elle n’est plus consciente d’elle-même, cette classe sacerdotale, ou plus contre-classe aujourd’hui, composée des membres de l’intelligentsia, veille à préserver les mythes qui fondent la société.

En l’espèce, le mythe de la religion démocratique telle que codifiée en 1945.

En explosant le crâne de Marie Trintignant, Cantat a entraîné tout un monde dans sa chute. Pas en lui fracassant la tête contre un radiateur, par passion, comme ça a été longtemps affirmé par les médias, mais par des dizaines de coups de poing : larynx broyé, nez fracturé et enfoncé, plaies sur l’ensemble du corps de la victime, nerfs optiques arrachés.

Vous pouvez dire que détruire Marie Trintignant était le noir désir de Cantat.

Ce n’est pas le « patriarcat » qui a voulu sauver Cantat. C’est le système et sa société, qui s’étaient identifiées au prêtre de l’antifascisme et qui le désiraient.

Ni le système, ni ses millions de fans ne pouvaient renier l’avatar de cette religion démocratique sans se renier eux-mêmes.

Alors il a fallu rationaliser pour essayer d’empêcher Cantat et Noir Désir de disparaître, et que tout ne se désagrège.

Cantat a essayé de convaincre ses fans, longtemps avec succès.

Avec la chute de Cantat, l’écosystème musical blanc tardif a amorcé son effondrement. Les ventes de disques physiques ont décliné massivement à partir de 2003, balayées par l’internet. Aucune relève n’a réellement pris forme et, à partir des années 2010, le rap afro-maghrébin a instauré une dictature culturelle totale dans la jeunesse. L’idéalisme niais et prétentieux des gauchistes blancs a été grand-remplacé par la barbarie allogène.

L’ennui pour Cantat est d’avoir tué la mauvaise putain. Marie Trintignant, mère de quatre rejetons, dont deux avec des juifs, était intouchable. Ce qui aurait été vite pardonné s’il avait été question d’une obscure traînée battue à mort dans un hôtel à l’étranger a pris une toute autre dimension.

Lentement, mais sûrement, la vengeance hébraïque s’est mise en place.

Après avoir tout dominé, Cantat n’est plus qu’une figure maudite, abandonnée par la plupart de ses millions de fidèles qui l’avaient divinisé.

Quoi qu’on en pense, et malgré ce qu’il est et ce qu’il a représenté, c’est l’homme blanc tardif dont les masses hystériques guettent la mort avec une vicieuse avidité.

Comme avatar, Cantat n’est pas doué de volonté propre. Il n’a pas conscience d’être le jouet des dieux qui disposent de sa vie comme bon leur semble. Depuis 15 ans, il se drape dans une défiance arrogante, sûr de rester du côté du bien, conforté par un dernier carré de nostalgiques. Il est le dernier à ignorer que sa date de péremption est passée, démocratie de marché oblige.

Sa véritable raison d’être sur cette terre est enfin advenue : incarner le dernier homme blanc, la figure de l’ancien maître honni, et être haï par la coalition des chiens de la démocratie qui s’impatientent de sa mort.

À l’extrême-droite, là où se concentrent ceux qui ont subi les prêches haineux de ce type du temps de sa domination, on aime donner quelques coups de pied dans le moribond, comme s’il s’agissait-là d’une victoire qu’ils avaient acquise par eux-mêmes.

La victoire des femmes et des juifs.

La jungle est réellement impitoyable. Quand le vieux lion déchu agonise à l’ombre d’un arbre, même les moineaux revendiquent la victoire.

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