« Zelensky, prophète juif »

La Rédaction
Démocratie Participative
09 mars 2025

 

Quand finalement la presse juive reprend exactement les termes que nous employons ici depuis trois ans, c’est une reconnaissance certaine du travail accompli.

Le Point :

L’altercation véritablement historique entre Volodymyr Zelensky et Donald Trump dans le Bureau ovale de la Maison-Blanche a ouvert les vannes à tous les commentaires. Un seul, me semble-t-il, a été négligé : la judaïté de Zelensky. On sait, bien entendu, que le président ukrainien est juif ; mais cette origine est rarement mentionnée, car ce serait une approche politiquement incorrecte du personnage. Et cependant, cette judaïté de Zelensky, pour moi, aura été extraordinairement frappante dans son violent dialogue de sourds avec Trump.

Zelensky, en effet, est un survivant : un survivant de ce que fut la plus grande communauté juive d’Europe centrale, celle de l’Ukraine, exterminée presque en totalité pendant la Seconde Guerre mondiale. Cette extermination fut l’œuvre des nazis, bien entendu, mais malheureusement, comme en Pologne, avec la contribution massive de la population locale. Il n’empêche que cette collaboration avec des Ukrainiens de souche a été oubliée et qu’elle n’a pas empêché Zelensky de devenir président avec une légitimité incontestée auprès de son peuple.

Est-ce « son » peuple ou bien est-ce un juif à côté des « Ukrainiens de souche » ?

Mais cette judaïté apporte à Zelensky une dimension supplémentaire : l’homme étant un survivant, ou un fils de survivants, il sait ce qu’est le Mal, il sait ce qu’est un holocauste. Et il sait ce qu’est un assassin. Lorsqu’il a désigné Poutine comme un « tueur », Trump, évidemment, a rejeté le terme et n’a pas pu comprendre. Et lorsque Zelensky envisage, au pire, une extermination de l’Ukraine, il est évident que le passé de sa communauté lui revient à la mémoire et l’inspire. Tel est son prophétisme. Car il s’agit bien d’un prophétisme juif ancré dans une longue histoire, qui permet à Zelensky de la décrypter comme nul autre. Un discernement étranger à Trump ou à J. D. Vance, son acolyte particulièrement inculte, qui, l’un et l’autre, ignorent cette profondeur historique du conflit ukrainien.

C’est un peu confus, mais monsieur Guy Zormann (« Sorman ») traite ici Trump de goy stupide qui ne saurait être comparé au prophète Zelensky, membre du peuple élu, et à ce titre esprit doué d’omniscience d’origine divine.

Les juifs ne sont pas le peuple du mépris par hasard.

Il est évident que si Poutine parvenait à ses fins, l’on n’assisterait pas, à strictement parler, à un holocauste du peuple ukrainien, mais à une occupation, qui ressemblerait beaucoup à celle des nazis en Europe centrale à partir de 1940. Il n’est pas inenvisageable par ailleurs que les Russes réservent aux rares juifs survivants d’Ukraine un destin particulier, puisque Poutine lui-même s’est indigné à plusieurs reprises publiquement de ce que les Occidentaux soutiennent un juif à la tête de l’Ukraine : c’est-à-dire, pour citer Poutine lui-même, en 2023, à Saint-Pétersbourg, « un être inhumain », également qualifié de « néonazi ».

J’avoue ne rien comprendre à ce que Sorman essaye de dire.

Et Poutine d’ajouter dans cette même déclaration qu’il a « beaucoup d’amis juifs ». Dans la haine de Poutine contre Zelensky, l’antisémitisme n’est jamais mentionné, mais il est bien présent : traiter les juifs de nazis est devenu un trait caractéristique de l’antisémitisme contemporain. On m’objectera qu’Israël a voté avec les États-Unis et la Russie, à l’ONU, pour ne pas soutenir l’Ukraine. Israël serait-il, donc, indifférent à la judaïté de Zelensky ? La relation entre Israël et le judaïsme de la diaspora est assez complexe pour expliquer cette stratégie calculée de Netanyahou.

Zelensky, quoi qu’en disent Netanyahou ou Poutine, est bien juif, mais un Juif de la diaspora, un ultime conservateur de la tradition prophétique qui, en Israël, n’est devenu que politique. Sur un mode plus léger, regardant comme tout le monde à la télévision la tragicomédie qui opposa Trump à Zelensky, je n’ai pu m’empêcher de me souvenir du Dictateur, le film de Charlie Chaplin.

Dans celui-ci, réalisé en 1940, à une époque où l’on ignorait encore ce que l’Holocauste allait devenir, on découvre un petit coiffeur juif de Varsovie s’opposant à un pantin gesticulant et hurlant qui est une parodie de Hitler. Eh bien, Zelensky, mal rasé, mal fringué, face à un Trump dominateur et cravaté de rouge, m’a immanquablement fait penser à Charlie Chaplin : le coiffeur contre le dictateur.

On se souviendra aussi que Zelensky, avant de se lancer en politique, était comédien – je parierais que Charlie Chaplin fut l’un de ses modèles. Bien que Charlie Chaplin ne fût pas juif, le costume immédiatement reconnaissable de Zelensky est clairement une allusion à la tenue de Charlot, le clochard provocateur qui profère la vérité face aux puissants et aux assassins.

Les juifs, en somme, sont des êtres fragiles et sans fortune qui n’écoutent que leur coeur pour défier les goyim, tyranniques et cruels.

Et tant pis si les juifs sont en réalité la plus puissante force internationale, contrôlant l’ensemble des circuits financiers et médiatiques occidentaux, placent toutes les démocraties à leurs pieds par ce moyen, règnent sur les consciences par le mythe des chambres à gaz dont Zormann nous a resservi une large louche au passage.

Zormann exprime assez clairement la tension entre les deux factions de la juiverie : la faction sioniste et la faction internationaliste à l’appétit de domination mondiale insatiable.

Cela n’empêche pas ces deux factions de travailler ensemble pour la suprématie juive, mais des différences de priorité existent.

La faction internationaliste, représentée par la juiverie ashkénaze du Parti démocrate américain dont Soros est le meilleur représentant, veut reconquérir la Russie perdue après la chute de l’URSS. Non seulement les ressources colossales de la Russie permettraient à la banque juive new-yorkaise de se renflouer, mais la Chine s’en retrouverait encerclée, vulnérable à un embargo complet.

C’est la promesse du Talmud et c’est en cela que Zelensky est un « prophète ».

Les trésors d’au-delà des mers afflueront vers toi, vers toi viendront les richesses des nations. Des étrangers rebâtiront tes remparts, et leurs rois seront à ton service. Car nation ou royaume qui ne te servirait pas périra ; ces nations-là seront entièrement dévastées. Tu suceras le lait des nations, tu te gorgeras de la richesse des rois, et tu sauras que moi, le Seigneur, je suis ton Sauveur, ton rédempteur, Force de Jacob. 

Le rabbi Isaïe

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